La vie des sections Unafam du Finistère
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LA DOPAMINE AU COEUR DE LA PSYCHOSEConférence
du Professeur Hervé Allain,
professeur de pharmacologie
à la faculté de Rennes,
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Dr COZIC Après avoir évoqué en préambule diverses considérations
d’ordre philosophique, le Dr Cozic aborde le vif du sujet Quel est le déroulement de la mise en place
d’une mesure de protection ? Puis vient le temps de l’exercice de la mesure, où
il faut distinguer la protection des biens et celle de la personne, en
termes de droit mais aussi en pratique. Il faut expliquer la procédure au patient : c’est une mesure de protection mise en place dans son intérêt. Quels sont les effets de la protection ?1)
La curatelle : 2)
La tutelle En conclusion, la mesure de protection est une mesure d’assistance, même s’il reste une part d’autonomie importante chez le malade. Il reste un sujet au sens philosophique. La loi du 3 janvier 1968 distingue protection et
direction : le patient doit être entendu, son point de vue est
important Est-ce un chemin vers l’autonomie (qui ne se résume pas au fait de résider dans un appartement séparé) ? Le sujet peut récupérer son autonomie, on peut alléger la mesure ou y mettre fin. ![]() |
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Section UNAFAM du FINISTERE
Un autre regard Section UNAFAM du FINISTERERapport moral de l’année 2001-2002 (octobre à septembre) ______________________ L’activité de l’UNAFAM-FINISTERE s’analyse essentiellement en fonction de la poursuite de 2 objectifs, inscrits d’ailleurs dans les statuts de notre Association : - D’abord l’accueil des familles touchées par la maladie psychique. Il s’agit là de notre action prioritaire qui se fait selon diverses modalités, telles que écoute téléphonique, permanences mensuelles pour l’accueil des familles, constitution de groupes de paroles, réunions conviviales de détente, etc…. - Ensuite le rôle de représentation auprès des différentes instances de la société pour que soit connues et acceptées les spécificités du handicap par maladie psychique Le premier de ces rôles incombe plutôt aux antennes locales de Brest, Morlaix et Quimper. Il sera présenté au point 2 de ce rapport. Le second, sans que cela soit exclusif mais qui nécessite de la part de tous une grande volonté de coordination et d’harmonisation, relève d’une démarche départementale. Avant d’y venir il est bon de rappeler que notre Association est une association de « militants » qui a pour ambition d’être la voix des « sans voix » ; c’est en effet une des caractéristiques du handicap psychique que la plupart de nos proches n’ont guère par eux-mêmes la capacité de prendre la parole devant la société, exception faite de la FNAP-PSY, association de malades et d’anciens malades mais qui a bien du mal malheureusement à trouver des adhérents. Nous-mêmes UNAFAM-FINISTERE n’enregistrons au niveau des familles qu’un noyau de volontaires puisqu’à la date du 11septembre 2002, selon le siège de l’UNAFAM nous nous comptions au nombre de194 adhérents pour le département. Nous étions : -137 le 29décembre 2000 -177 le 31 décembre.2001 Il est évidemment satisfaisant de constater cette progression, puisque nous étions par exemple moins de 100 en 1997 mais nous sommes encore loin du chiffre statistique d’au moins 8500 familles finistériennes concernées par la maladie psychique, (1% d’une population donnée quelle que soit la région du monde selon le Livre Blanc) I. Activité au niveau départementaLElle correspond en fait à l’activité déployée par le nouveau bureau départemental. On en retiendra, dans ce rapport, les points les plus significatifs. 1. Constitution d’un nouveau bureau. Les départs de Mmes M. Tomasini et J. Abélard (qui restent toutes deux membres de l’UNAFAM), pour des raisons personnelles ou familiales nous ont amené à renouveler la constitution de notre bureau, dont la nouvelle composition est la suivante : Président délégué : J. Cl. Caroff (Morlaix) Vice-présidentes : J. Conan (Quimper) et I. Le Mest (Brest) Secrétaire : A. Diascorn (Morlaix) Trésorier : R. Flécher (Quimper) Membres : M. Tomasini, Présidente d’honneur (Brest). J. Abélard (Brest) Le bureau ne s’est guère réuni plus de 4 fois formellement, dont 2 fois à Châteaulin mais ses membres ont eu l’occasion de se rencontrer par ailleurs à de nombreuses reprises au cours des démarches auprès des Administrations de l’Etat et des collectivités ainsi que des élus politiques. Les membres du bureau disponibles ont été associés à ces démarches systématiquement. 2. Démarches auprès du Conseil Général. L’exercice 2001-2002 aura en effet été celui du déploiement d’une vigoureuse énergie pour faire reconnaître auprès des responsables départementaux la spécificité du handicap psychique, dans la ligne du Livre Blanc des Partenaires de la Santé mentale, et la nécessité de l’accompagnement sous ses différents aspects (aide à la vie sociale, insertion professionnelle etc…). Faire reconnaître cette notion de handicap c’est évidemment s’adresser aux financeurs en charge de l’Action sociale dans un département. C’est pourquoi nous avons inauguré le cycle de nos rencontres le 26 novembre 2001 en nous rendant auprès de M. G. Montfort, Président de la Commission d’Action sociale du Conseil Général, puis auprès de ses principaux collaborateurs politiques, Conseillers généraux, notamment Mme Maryvonne Blondin et Mme Adam, et administratifs, tels que la Directrice Mme Thoumine et les Docteurs Théry et Kiefer. Confronté à d’énormes problèmes de financement au niveau du budget social on a senti chez nos interlocuteurs à la fois une sensibilité à la justesse de notre démarche et une circonspection sur le coût ; d’où leur préoccupation de nous ramener vers le sanitaire, une autre source de financement, mais cette fois par l’Etat. Les journaux se sont fait l’écho de propos que nous avions tenu lors d’une conférence à Brest en termes de politique de « la patate chaude ». Si le Conseil Général du Finistère a bien voulu marquer son intérêt pour notre démarche en octroyant à notre section une subvention de fonctionnement de 3000€, ce qui constitue une « première », si d’autre part le Docteur Théry qui a accepté notre invitation à une réunion de notre bureau, a donné un avis favorable au projet EPAL, il reste que nous n’avons pas encore obtenu de réponse à la demande de création d’un poste de Chargé de mission destiné à nous accompagner dans un travail de recensement réel d’une population estimée statistiquement à 8500 personnes (cf. le Livre Blanc) et de définitions des modalités de son accompagnement. C’est aussi pourquoi nous n’en sommes pas restés là. 3. Démarches auprès de la DDASS (Etat) Nous avons en effet demandé et obtenu un rendez vous le 23 avril 2002 de M. P. Beal, Directeur de la Direction départementale de l’Etat pour l’Action sanitaire et sociale pour une rencontre sur le même thème que celui évoqué avec M. Montfort. Qu’elle ne fut pas au terme de cette rencontre notre heureuse surprise de l’entendre s’engager à provoquer, sous son patronage, une rencontre, avant que l’été ne soit passé, des principaux partenaires concernés par l’accompagnement des handicapés par maladie psychique. Cette réunion a effectivement eu lieu le 18 juillet dernier (un compte rendu est joint au présent rapport ). Y participaient, sous la présidence de M. le Directeur P. Béal, assisté du Docteur Gwenael Conan des représentants de l’UNAFAM-FINISTERE, de la FNAP-Psy (représentant les personnes handicapées), de Centres hospitaliers, Organisme HLM, Associations tutélaires, CCAS de Morlaix et de Brest, Mutualité sociale agricole….La conclusion de cette réunion hautement symbolique (puisque c’est la première fois qu’on se réunissait à ce niveau pour parler du seul handicap psychique) fut qu’elle serait suivie de la constitution d’un comité de pilotage des partenaires désireux de s’engager dans la définition des moyens et des évaluations à mettre en œuvre pour l’accompagnement des handicapés par maladie psychique. Ceci ouvre un vaste chantier pour lequel tous les adhérents de l’UNAFAM-FINISTERE devront se sentir mobilisés dans un avenir proche. 4. Semaines de la Santé mentale. Notre section a assuré en octobre 2001 puis en mars 2002 l’animation et la coordination dans le département de 2 semaines de la Santé mentale. Ce type d’événement a pour objectif de sortir les malades et tout le secteur psychiatrique du ghetto où la société les maintient en attirant l’attention de l’opinion publique sur les réalités de la maladie. Il se tient traditionnellement au printemps mais la sortie du Livre Blanc au printemps 2001 a amené les organisateurs à la repousser à l’automne pour reprendre en 2002 le rythme printanier. Les organisations de conférences ou journée « portes ouvertes » reposent sur les bénévoles de l’UNAFAM-FINISTERE. Elles nous permettent d’interpeller par la voie des médias l’opinion publique et les responsables politiques sur des questions aussi cruciales que l’insertion professionnelle (Rencontre « Championnet » à Quimper). 5. Participation à la commission nationale de recherche médicale de l’UNAFAM. Organisation de la Conférence du Professeur H. Allain. Ceci est une nouvelle orientation dans l’activité de notre section à laquelle se dévoue avec une grande générosité, et en même temps avec compétence, Mme Alice Diascorn, notre secrétaire mais aussi déléguée à la commission recherche à l’UNAFAM à Paris. Le bureau, en phase d’ailleurs avec le Conseil d’administration de l’UNAFAM au plan national, estime en effet que faire connaître aux familles et à toutes les personnes concernées les avancées de la recherche médicale en matière de psychoses est l’un des moyens les plus efficaces pour sortir de la stigmatisation et du sentiment de culpabilité qui pèse sur les familles et par contre coup nuit à la santé de nos proches. Dans cet esprit nous avons soutenu la démarche de Sanofi Synthelabo à Brest. Et surtout elle fut suivie de la venue à Morlaix du Professeur H. Allain, pharmacologue de la Faculté de médecine à Rennes, qui est un chercheur réputé au niveau international. De l’avis de tous les participants (au nombre d’environ 200 personnes, chiffre jamais atteint à propos d’un thème aussi ardu dans l’amphithéâtre du CH de Morlaix) sa conférence du 18 juin 2002 fut très éclairante ; et il fut chaleureusement remercié pour son effort à se mettre au niveau d’un auditoire peu préparé à entendre un exposé scientifique sur des sujets aussi complexes que le fonctionnement du cerveau. La présence de J. Delbecq de l’INSERM et animatrice de la commission médicale de l’UNAFAM accentuait encore l’importance que donne notre association à ce champ nouveau de notre activité. 6. Participation aux réunions de l’UNAFAM au plan régional et national. - Au plan régional les rencontres (3 ou 4 par an en moyenne) avec nos amis des autres départements bretons, sous la houlette de notre délégué régional, le Docteur Maurice Berton, est une source d’enrichissement par le partage des expériences des uns et des autres. Le Morbihan surtout, mais aussi l’Ille et Vilaine, nous offrent à cet égard des exemples à suivre. De plus la solidarité régionale permet l’organisation chaque année d’une journée régionale de l’UNAFAM Bretagne sur un thème qui répond aux questions que se posent les familles ; elle s’est tenue le 1° décembre 2001 à Saint Jacut-de-la-Mer sur le thème « Droits et devoirs des patients et des familles ». Nombre d’entre nous y ont participé. Et c’est ainsi aussi que notre section a de nouveau l’honneur (après octobre 2000 à Morlaix) d’organiser le 26 octobre 2002 cette même manifestation, cette fois sur le thème « aide à la vie autonome » à Quimper. Que l’antenne de cette ville et son animatrice, notre vice présidente J. Conan, qui devra en supporter la plus grande partie de la charge soient ici remerciées. -Au plan national nos obligations vis à vis des réunions de délégués départementaux ont été honorées à chaque fois par 2 ou 3 d’entre nous. L’activité, le dynamisme du Président J. Canneva et des personnes qui l’entourent méritent que nous prenions à la source les informations indispensables à la conduite de nos interventions départementales. Par ailleurs si le Congrès national de Strasbourg (mai 2002) n’a pas eu l’éclat de celui de l’an dernier à Issy les Moulineaux (juin 2001) qui fut l’occasion de la présentation publique du Livre Blanc, il n’en demeure pas moins qu’il fut révélateur des progrès de notre Association dans l’opinion. La visite de réalisations spécifiques en région Alsace au bénéfice des handicapés psychiques apportent la preuve que les demandes que nous exprimons ne relèvent pas de l’utopie. La longueur du déplacement pour nous autres finistériens explique que peu d’entre nous ont pu y participer. Toutefois des cassettes audio ramenées de cette manifestation sont à la disposition des personnes qui les souhaitent. 7. Voyages d’étude en Morbihan. Le 23 novembre 2001, avant d’entamer le cycle de ses rencontres avec les responsables politiques et administratifs du département notre bureau, élargi à quelques personnes intéressées, s’est rendu en voyage d’études auprès de la section UNAFAM-Morbihan afin d’avoir ainsi une approche concrète des réalisations de nos voisins, tant en matière d’accompagnement à la vie sociale que de l’insertion professionnelle (CEPPEM). . Nous y avons été accueilli par le Président Pierron mis aussi les responsables d’Espoir 56. Leur expérience qui est le résultat d’une histoire vieille de plus de 20 ans devrait nous être utile pour nos projets d ‘avenir. Un compte rendu de ce voyage a été réalisé par Isabelle Le Mest qui met peu à peu en place pour le bénéfice de notre section un fond de documentation à la disposition de tous. Ce compte rendu peut être remis aux adhérents qui le souhaitent. 8. Participation aux C.A. et A.G. d’autres Associations et autres commissions. S’il nous revient, à nous UNAFAM, de faire prendre en compte la spécificité du handicap psychique, nous ne pouvons pour autant nous désolidariser des autres structures au service d’autres formes de handicap et ceci dans l’intérêt même de nos proches. C’est pourquoi nous avons poursuivi et même développé nos représentations et participations dans différentes Associations et Commissions : -Le Collectif des Associations de Personnes handicapées du Finistère -La Cotorep -Le Comité départemental des Hospitalisations psychiatriques (CDHP) -Le C.A. de la CPAM du Nord Finistère -Le C.A. de l’UDAF -L’Association An Treiz -Treizerien à Landerneau -An Avel Vor, à l’’hôpital de Bohars -L’association EPAL à Brest -L’Athera-STAND-ART à Morlaix -L’Association d’aide à domicile à Morlaix L’Association « En Avant toute » à Quimper, etc… Il faudra continuer à rechercher ce type de participation si nous souhaitons aboutir peu à peu à un système de réseaux maillant le département et pouvant servir ici et là à l’accompagnement social de nos proches. Cela suppose bien entendu que se lèvent parmi les adhérents d’autres bonnes volontés pour soutenir la démarche. 9. Autres activités. · La réflexion sur le vieillissement de nos proches handicapés par maladie psychique. C’est là une question qui nous préoccupe tous et pour certains d’entre nous une réalité journalière. Un groupe de travail vient de se mettre en route au niveau national. Il associe les sections départementales à cette réflexion. Votre bureau a enregistré avec satisfaction l’accord de l’une de nous, Mme Claudine Bénéat (Morlaix) qui a une expérience professionnelle de directrice de Maison de retraite, pour y participer au nom de notre section. · La mise à jour de notre site Internet de l’UNAFAM-FINISTERE, grâce au dévouement et à la compétence d’Isabelle le Mest (Brest) II. Activité au niveau de chaque antenneA. Brest Les activités de l’antenne Unafam de Brest se sont d’abord centrées autour de l’accueil, de l’écoute des familles : ainsi une quatrième permanence a-t-elle été créée le 3e vendredi du mois, de 18h à 20 h afin de toucher les familles qui travaillent. Les permanences de Bohars et de Landerneau sont maintenues ce qui suppose un réel investissement des bénévoles. Notre médecin-conseil, le Dr Cozic a par ailleurs reçu une fois par trimestre les familles qui en avaient fait la demande. Nous avons aussi participé à toutes les démarches départementales initiées par le président –délégué, M. J-C. Caroff. Les représentations de la section du Finistère au C.A. de la CPAM du Nord-Finistère, au C.A. de l’UDAF, et à celui de l’association An Avel Vor se sont poursuivies, de façon à mieux faire reconnaître le handicap psychique auprès de ces organismes et associations et à y défendre les intérêts des malades et de leurs familles. Par ailleurs diverses démarches et initiatives ont été engagées. 1. Nous avons souhaité établir une sorte d’inventaire de l’existant en matière de structures extra-hospitalières et de dispositifs sociaux d’accompagnement, si modestes soient-ils. Ainsi à l’occasion des différents courriers nous avons diffusé la liste des CATTP et Hôpitaux de jour, ainsi que le descriptif de leurs activités après une visite et un entretien avec leurs responsables (Mme Ibrahim pour le CATP Camille Claudel, le Dr Cirolo pour l’hôpital de jour). Nous avons mis à la disposition des adhérents des informations sur l’aide à domicile, après un entrevue avec Mme Yven, directrice de l’aide à domicile de Brest. Nous avons visité également un Foyer de Vie, celui de Kervallon à Brest et avons été longuement reçus par son directeur M. Herlédan. Un compte-rendu de cette visite a été fait. 2.
Nous avons continué de participer aux travaux préparatoires du
projet de club occupationnel pour personnes handicapées, notamment
psychiques, en partenariat avec l’association EPAL : le
projet a été finalisé et mis en forme, inséré par nos soins dans le
site Internet de l’Unafam du Finistère, nous l’avons soutenu auprès
des décideurs (Dr Théry pour le Conseil Général, Mme Abiven et
M.Sawicki pour la Ville de Brest), ainsi que lors de la réunion de la
DDASS en juillet 02. Son architecture reposant sur un emploi-jeune, elle
devra être partiellement revue en raison de la disparition annoncée de
ce type d’emploi. 4. Nous avons participé à l’organisation d’une conférence sur la Santé Mentale (Exposés des Dr Walter, Genest et Papeta) - où nous avons pu présenter l’Unafam, ses buts et ses objectifs devant un public d’environ 200 personnes - , au cours d’un « Lundi de la Santé » organisé par le service Santé publique de la Ville de Brest à la faculté de médecine, et avec le soutien d’un laboratoire 5. Nous avons contribué à la préparation du forum organisé par l’ITES de Brest (Institut du Travail Educatif et Social) sur le thème de « L’intervention au domicile du malade psychique » et qui s’est déroulé le 20 juin 2002 à Quimper. 6. Au cours de contacts informels, nous avons pris des renseignements sur les structures de Services d’Accompagnement à la Vie Sociale (SAVS) mis en place par les associations Espoir 35 (le SPAS de Rennes) et 54 (Nancy). Nous avons commencé à constituer une documentation sur ces services et notamment sur leurs chartes et leurs financements. 7. Nous avons participé en tant que stagiaires et accompagné dans la découverte de Brest les participants au stage de formation MIM qui s’est déroulé à Brest les 29-30 et 31 janvier 02
Conférence du Dr HémerY (8 décembre 2000)
« Qu’est-ce que la schizophrénie » ? (1)
Importance de la maladieLa schizophrénie atteint 1% de la population, soit 600 000 personnes en France. (Il y a 6% de la population qui contractent une maladie psychiatrique. La schizophrénie est mal connue du public car, souvent par une sorte de honte, elle reste clandestine. (Il faudrait au contraire tous se mobiliser pour améliorer le sort des malades)
1. Historique du traitement des malades mentauX · Enfermement : la seule mesure possible jusqu’au 19° siècle · Au 19° siècle création d’institutions avec des activités manuelles et une certaine écoute des malades · En 1838, après plusieurs années de débats parlementaires, on décide de créer au moins un établissement par département pour accueillir gratuitement les patients (cette loi a été abrogée en 1990).En 1850 on ne parlait pas encore de schizophrénie mais de démence précoce (la démence était assimilée à l’époque à la folie. Il s’agissait d’une perte de capacité à agir et à réagir dans le monde) · Freud qui a postulé l’existence de l’inconscient, la sexualité infantile, le transfert, reste en ce qui concerne la schizophrénie, face à une énigme. · Au 20° siècle on progresse : la schizophrénie est caractérisée par une dissociation psychique. Le patient dans sa réalité et dans la réalité extérieure. Cela crée chez lui une angoisse très profonde dite de morcellement, au point que certains aient peur d’éclater. 2.Signes cliniques ; hallucinations et délires. · Les hallucinations sont la réverbération de l’angoisse, d’une peur sans objet qui ne peut être communiquée. Elle ne peut se fixer sur la personne elle-même, donc le patient se sent parasité. Comme il essaie de trouver une cause à cela, il attribue souvent ces phénomènes à une persécution. · Le délire crée une réalité autre, avec une logique nouvelle, servant d’identité au patient ; si bien qu’il a tendance à se couper du monde réel pour entrer dans un monde imaginaire avec, parfois, une agressivité et une violence incontrôlables et imprévisibles.
Les malades ont des difficultés de contact. Ils sont parfois figés, renfermés sur eux-mêmes ou s’exprimant de façon décousue : la pensée peut devenir hachée, tournant en rond. Parfois le regard est absent. 3. Peut-on parler de « la » schizophrénie ou « des » schizophrénies ? · En général, la maladie commencerait à 13, 14, 15 ans. Mais il existe aussi des décompensations à la trentaine (ex. d’un père de famille de 27 ans). La schizophrénie se traduit par une perte de capacité, par une perte de contact engendrant isolement, déprime · Parfois elle s’accompagne de la consommation d’alcool ou (et) de drogue. Le patient devient de plus en plus bizarre. · Parfois elle apparaît sous forme d’une bouffée délirante avec panique… Cela peut être lié à un surmenage · Souvent elle s’installe progressivement. 4) .Diagnostic · Le diagnostic est difficile à faire chez un adolescent. Les amphétamines, le cannabis peuvent aussi provoquer ce genre de troubles.
5. Soins. · Pour soigner, un barrage est à franchir. Il y a souvent à faire accepter ou à imposer une médication. A l’hôpital le patient vit en général très mal la privation de liberté, les modifications de sa pensée…Il y aune méfiance voire parfois un rejet des soignants. · La dernière génération de médicaments tels que le zyprexa, le risperdal… a peu d’effets secondaires et agit non seulement sur les liaisons neuronales à dopamine mais aussi sur les liaisons à sérotonine par exemple. · Les recherches sur le cerveau et les médicaments sont actuellement importantes mais l’origine de la maladie reste floue. Quelle est la part de la génétique, de la biologie, de l’environnement ? · Le séjour à l’hôpital n’est qu’une parenthèse dans la vie du patient. Il faut l’aider à élaborer un projet pour la sortie avec une vie relationnelle, une vie sociale, " lui apprendre à faire avec la maladie". Il faudrait davantage de psychiatres pour ce travail, pour collaborer avec les familles qui prennent le plus souvent le relais (1200 lits autrefois à Morlaix ; 250 maintenant ; alors que le nombre de malades est à peu près stable.) · Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas travailler. Si un travail est possible, il y a peu d’emplois réservés aux malades psychiatriques. Le travail doit être envisagé, non pas comme une nécessité ou pour le salaire mais pour son intérêt pour l’autonomie, la socialisation…Il ne faut pas s’identifier à lui. L’informatique peut être intéressante pour les schizophrènes car c’est un monde virtuel
(1) Compte-rendu établi à partir de notes prises en cours de conférence
Goûter convivial de l’UNAFAM Finistèrele 13 janvier 2001, à Landerneau
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C’est une question qui préoccupe les proches I ) Comment définir l’autonomie et la dépendance ? a) Définition de l’autonomie, au niveau général C’est un échange
entre un sujet vivant et son environnement, accepté et défini par le
sujet. b) Définition de la dépendance Une personne est dépendante quand elle
n’effectue pas sans aide les actions physiques et sociales de la vie
quotidienne. c) Définition du déficit C’est une notion
attribuée à l’interlocuteur quand il est dit être en
défaut de capacités : le déficit est observé par les
autres. Ces capacités devraient pouvoir lui être attribuées
normalement. Ce n’est pas la personne qui est forcément responsable
de ce que l’on nomme « déficit ». Ce déficit correspond
à des attentes Pour résumer, l’autonomie suppose des moyens, c-à-d des potentiels, biologiques, psychologiques et sociologiques, qui permettent les activités et donc l’adaptation, ce qui entraîne l’autonomie d) Les trois champs de l’autonomie 1)
physique : celle
du corps, dans sa liberté de circulation, celle qui permet d’aller de
chez soi vers un lieu. Elle nécessite l’intégrité corporelle
(pouvoir utiliser ses jambes, sa vue…), un corps en état de santé,
avec un bon équilibre métabolique (nécessite de s’alimenter). 2) matérielle : c’est une question de ressources, de niveau de vie : peut-on s’offrir la même chose que la moyenne ? Question de qualité de vie : peut-on disposer de la télévision, de la radio, d’abonnements à des revues ? 3)
psychique :
a-t-on des problèmes d’angoisse à éloigner ? Il faut se sentir
bien. Peut-on agir avec des voix dans la tête ? Etre moins inhibé ?
Peut-on être autonome par rapport à autrui, avoir de l’esprit
critique par rapport à une infirmière par ex. ? e) Rapports entre l’autonomie et la maladie Il y a des liens
entre l’autonomie et les degrés dans la maladie, mais ce n’est pas
systématique. On en arrive à la
notion de fardeau :
quand il y a déficit, ça pèse : La
maladie et la dépendance : II) Que faire pour réintroduire les personnes souffrantes dans la cité ? On en vient à la notion de réhabilitation. Il
faut reconsidérer les personnes, les réintroduire dans la cité. La maladie est considérée comme une souffrance de la liberté : la liberté se mesure quand on commence à la perdre. Pour les schizophrènes, il y a amputation de la liberté. C’est une maladie de la liberté. Il y a aussi souffrance d’être libre, de rencontrer des obligations. Certains psychotiques font passer la sécurité avant la liberté. La qualité
de vie est estimable à partir d’un certain degré de liberté. La
schizophrénie n’aboutit pas à la perte totale d’autonomie :
la maladie, si elle est soignée, traitée, fait la démonstration de
possibilités nouvelles. Il faut des époques de bilan pour évaluer ce
qui stagne, ce qui a changé. Travailler à la qualité de vie, c’est accepter que la maladie soit une réalité, que l’on fasse le deuil d’un sujet idéal, dont on avait rêvé. La maladie est une réalité incontournable. III Que peut-on souhaiter aujourd’hui pour une meilleure autonomie des personnes ? Le problème des structures d’accueil se pose et il est conditionné par des considérations économiques. Pourtant l’ordre économique devrait être défini par le besoin du sujet malade. Actuellement, on cherche comment orienter les personnes pour que ça coûte moins. La maladie est liée à un handicap social, et il faudrait que la thérapeutique s’appuie sur des structures sociales. Or ce n’est pas le cas quand par ex. un patient hospitalisé se voit opposer des retenues sur son AAH, alors qu’il doit payer en plus le forfait journalier de 70F par jour ! Cela aboutit au fait que le patient ne peut s’acheter de cigarettes, qu’il ne peut pas financer une sortie, etc…On sépare trop le sanitaire et le social. Le patient en question ne pourra pas financièrement louer un logement. A-t-on besoin de nouvelles structures ? Le décret du 14 mars 1986 semble avoir prévu des structures suffisantes : on n’a pas besoin de nouvelles choses. Mais il faudrait que ces structures existent bel et bien : certains départements n’ont pas l’équipement minimal. Il faut réclamer l’égalité entre départements. Ce qui manque c’est les moyens de mettre en œuvre ces structures : l’argent, l’énergie, les ressources. On a besoin de la recherche, de nouveaux médicaments, avec moins d’effets secondaires, de nouveaux anti-psychotiques. On attend les médicaments curatifs de la schizophrénie. On a besoin de la recherche dans le champ psycho-social : sur la dimension des outils de rééducation. Infirmiers, ergothérapeuthes, rééducateurs ont des techniques, mais il faut creuser une psychologie de la rééducation Il faudrait - Un centre de réadaptation pré-professionnel (de type Billiers) par département. A noter le projet morlaisien qui doit voir le jour.Il ne faut pas que les services de psychiatrie se détachent de ces structures de réadaptation - Des unités médico-sociales d’accompagnement (à créer, voir le décret du 14 mars 1986) : des lieux avec hébergement, réadaptation et insertion dans la cité. Un équivalent de l’hôpital de jour avec hébergement, qui constitue un passage souple et sécurisant entre l’hôpital et d’autres structures d’accueil. - Des aidants bénévoles, des gens sensibilisés, formés à la maladie. - Une psychothérapie appliquée aux familles : une information sur la maladie, les systèmes de soins, ce qu’on peut proposer. Il est nécessaire de définir la solidarité pour les familles : accepter de se séparer, savoir jusqu’où on peut être solidaire, efficace et tolérant. Cela pose la question de l’alliance avec les familles : auparavant elles étaient écartées. Certaines familles vont mal : il faut protéger les familles pour que les uns et les autres puissent continuer à vivre Il faut aussi une protection des soignants. Certes le rôle qu’on attribue aux soignants entraîne leur responsabilité. Mais ils sont mis en cause, font l’objet de procédures : il faut mettre les équipes à l’abri de ces mises en cause. Le secteur psychiatrique est souvent contesté. Il a été longtemps hégémonique mais on en est revenu. Il est actuellement beaucoup contesté. Il faut travailler sur une notion élargie de réseau,
qui permette un libre passage du sanitaire au social : par ex.
réfléchir à la coordination entre le travail d’une aide-ménagère
et d’une infirmière psychiatrique. L’infirmière libérale, le médecin
généraliste (qui n’a pas toujours de temps pour faire des synthèses)
pourrait faire partie de ce réseau.
Cela permettrait de requestionner régulièrement
les intervenants auprès des malades. Car le suivi devient parfois un
peu routinier, au bout de plusieurs années. En
conclusion, faut-il rappeler qu’il n’y aura pas de politique de
soins sans les médecins psychiatres ? Ce corps diminue dans le
milieu hospitalier, c’est la logique de la psychiatrie libérale…
Comment soigner les maladies psychiques ? Conférence du Docteur Genest Chef de clinique aux Urgences psychiatriques du CHU de Brest Le 9 octobre 2001 à Brest
I ) Soigner la maladie mentale, c’est d’abord repérer un certain nombre de contraintes : v Définir la maladie mentale d’abord Cela ne va pas de soi. Se pose en premier lieu le problème crucial du normal et du pathologique : doit-on tout soigner, ou encore soigner tout ce qui relève d’une souffrance psychologique (rappelons la problématique du deuil, de l’angoisse normale, de la tristesse normale), sachant que la France est parmi les pays les plus gros consommateurs de psychotropes. Cela touche à la vaste question de la place occupée ou réservée dans nos sociétés à l’expression d’une difficulté psychologique, société où l’individualisme ramène le sujet à son propre échec (tout le monde doit et peut réussir) (voir le livre d’A Ehrenberg sur La souffrance d’être soi). Il existe des malheurs « ordinaires ». Le problème est aussi de ce qui fait maladie, au sens où la maladie mentale est définie en lien avec la société : homosexualité, tabagisme, exclusion… Semble aujourd’hui relever de la maladie mentale (soit de ce qui s’adresse au médecin) de moins en moins de grandes catégories classiques (névrose, psychose, dépression) et de plus en plus un malaise très intriqué au champ social (situation de crise familiale, professionnelle, exclusion, catastrophe) Le médecin doit-il répondre à tout ? v Savoir ce que l’on traite Le traitement le plus efficace, dans le
champ de la médecine, est celui qui s’attaque aux causes de la
maladie : le germe pour l’infection, l’anomalie électrique
pour le trouble du rythme cardiaque (on implante une pile), l’anomalie
métabolique pour le diabète, etc.…Ceci nécessite une bonne
connaissance de ces causes, ce qui n’est pas le cas en santé mentale. v Qu’est-ce que l’on attend du traitement ? Ou encore qu’est-ce que traiter une maladie mentale ? Est-ce faire taire tous les symptômes à n’importe quel prix, pour que le malade ne dérange plus ? Est-ce simplement apaiser une souffrance, au risque de tolérer certains symptômes ? Traiter, est-ce obtenir la paix pour le patient ou pour le groupe social ? Ces deux intérêts sont souvent loin de se conjoindre. Est-ce que traiter, c’est s’adapter coûte que coûte aux exigences sociales du moment (travailler, dire bonjour, etc.….) ou est-ce que c’est tolérer la différence, une certaine différence… Sans doute la meilleure voie tient-elle compte de toutes ces exigences, ce qui rend tellement complexe le traitement de ces troubles : le traitement doit tenir compte des intérêts du patient d’abord, mais aussi de la famille et de la société. Il laissera toujours une trace de la maladie, une « cicatrice ». v La nécessité parfois de contraindre Le problème enfin est celui de la demande, ou bien plutôt en santé mentale de l’absence de demande, soit de la nécessité parfois de contraindre. En médecine, en général, c’est le corps qui souffre et notre raison, processus mental, qui nous sert à juger de cette souffrance. Partant de ce jugement : « je souffre », il est tout à fait naturel de demander des soins et d’y consentir… En psychiatrie, le problème est que ce qui nous sert à juger est parfois, et le plus souvent, malade, ce qui perturbe le schéma précédent : le patient ne peut plus se percevoir malade, ne peut plus consentir ou demander : il faut parfois contraindre A noter que ce n’est pas la gravité du trouble qui amène à la contrainte, mais la capacité ou non à consentir. Ceci est parfois relatif (dans le cas du suicide notamment) Mais aussi la famille et l’entourage peuvent résister à la nécessité du traitement. Ceci se conçoit du fait du caractère souvent intolérable de l’émergence d’une maladie psychique dans un groupe. Cela entraîne des mécanismes de défense face à l’angoisse ou à la culpabilité parfois inconsciente. Les mécanismes peuvent être le déni (tout va bien), la projection (c’est la « faute de » ou la « faute à »). Lever ces défenses, c’est être capable d’informer, d’écouter. Une fois levées ou plutôt repérées, ces contraintes pèsent moins et l’on peut s’engager dans le processus thérapeutique. v La place du symptôme en santé mentale Si en médecine du corps, il ne fait aucun doute que le symptôme n’a d’autre fonction que de déranger…, en psychiatrie, le symptôme peut avoir une fonction, qui opère comme autant de résistance au traitement (voir le cas du délire, de l’alcool, de la dépression). Paradoxe du symptôme qui sert et fait souffrir… II) Le traitement des maladies mentales A) Les outils thérapeutiques, correspondant aux trois dimensions de la maladie psychique : biologique, psychologique, sociale v Les médicaments Il
existe plusieurs grandes classes thérapeutiques : les antidépresseurs,
anxiolytiques, neuroleptiques, hypnotiques, régulateurs de
l’humeur…Chacune soigne des troubles différents. v Les outils psychothérapeutiques Ils sont basés sur l’idée que le symptôme
psychiatrique ou psychologique, de quelque nature qu’il soit, est
intimement intriqué à l’histoire de chacun. Prêter attention à
cette histoire, à la manière dont le sujet s’est construit, c’est
offrir la possibilité sinon de découvrir le sens du symptôme, au
moins d’apporter des éléments de compréhension : dans la forêt
mystérieuse de la maladie psychique, sinon trouver le chemin, du moins
mieux voir le paysage où se repérer. v Les outils à visée réadaptative ou sociale - Les institutions (appartements thérapeutiques, centres d’accueil à temps partiel, centres de jour, etc.…) - Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) - Les aides sociales et financières (AAH, etc.…) - Le médico-social, pour l’accueil, le travail et l’insertion des handicapés (CAT, Foyers de vie, etc.…) B) Comment soigner ? Soigner c’est donc tenir compte de tout
cela : dimension sociale de la maladie, sens du symptôme pour le
sujet, participation du corps, présence de la famille, etc.… - la famille : affaire complexe, sensible : la famille peut-elle n’être qu’un partenaire de soin ? Ne doit-on pas considérer que la famille n’est pas forcément neutre, faisant partie de l’histoire du patient, et l’aider, à travers des soins particuliers (thérapie familiale) à restaurer un fonctionnement jusque là difficile…Il y a intrication complexe de la famille du sujet, dans l’engrenage du problème. C’est moins la famille dans la réalité (souffrante !) que la famille intérieure du psychisme du patient - Il faut à la fois respecter la rencontre singulière avec le patient, mais aussi la famille et sa souffrance, quelles que soient les intrications des problématiques. - La cité : des semaines d’information sur la santé mentale (comme celle-ci) permettent, par une meilleure connaissance, un meilleur accueil de la souffrance psychique. ConclusionIl reste des problèmes à régler - l’information au patient et la relation médecin/malade - l’information à la famille et son soutien dans le respect du secret et de la singularité - Il faut aussi tenir compte des modifications sociales : le consumérisme, les restrictions budgétaires, une vision sécuritaire, dans une société hyper-normative et obsessionnalisée.
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